Jouer pour le public, c’est déjà, chaque
fois, un défi pour un musicien. Alors jouer devant son professeur… Parmi les
auditeurs venus écouter le pianiste roumain – et tzigane – Ferenc Vizi s’est
trouvé son ancien professeur au Conservatoire de Paris, Gérard Frémy, pianiste,
compositeur, interprète et ami de John Cage. Fier de son élève ? « Plutôt » prononce-t-il d’un
ton mesuré. « Il y a toujours des
choses à revoir : vous savez, aucune interprétation en public n’est jamais
définitive. » Le professeur reste professeur, l’élève un élève.
Vizi avec son professeur Gérard Frémy à l'Arsenal. |
Au cœur du récital il y a eu la sonate
« Appassionata » de Beethoven. Son interprétation était très
physique, avec une fougue et une générosité telles que beaucoup ont dû avoir le
sentiment de vivre eux-mêmes une grande passion amoureuse et existentielle là,
à l’Arsenal.
Cet orage était encadré par deux sonates
de Mozart, l’une étalant des couleurs de jeunesse, l’autre une œuvre rigoureuse,
sans concession. Le récital a pris fin dans un feu d’artifice lizstien.
Le programme initial comportait des
« Moments musicaux » de Schubert, mais le pianiste les a remplacés
par cette sonate. « Je me
dirige » confie-t-il « vers
un récital tout Mozart. » Il parle aussi de ses affinités pour
certains compositeurs. « Je trouve
Fauré difficile à jouer – mais peut-être que ça changera. »
Gérard Frémy revient sur l’essence d’un
concert. « Certains musiciens
préfèrent les enregistrements faits devant le public. Parce qu’il y a
l’indéfinissable. »
Même en l’absence de Schubert, l’Arsenal
aura alors vécu de précieux moments musicaux avec Ferenc Vizi.
L’Union
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