Bob et l’assiette frappée du nom de son bateau. |
Bob – « Je dis « Robert » ici, de peur que les Français ne
comprennent pas mon petit nom. » - est né en 1947 sur l’île de Wight,
près de la côte sud de l’Angleterre. A seulement quatorze ans il est entré dans
la Marine royale et y est resté jusqu’à 1978. Il porte encore un tatouage de
matelot sur le bras, caché par son maillot. « Je
l’ai fait faire à Singapour, mais même jeune je savais ne pas le faire mettre trop
en évidence. » Aujourd’hui Bob, tout en vivant son rêve, garde le même
bon sens, qu’il parle de voyages, budget ou politique. Maîtrise-il le
français ? « Disons que mes
connaissances ne peuvent qu’augmenter ! »
Après la Marine il a fait une seconde
carrière dans le corps des garde-côtes, jusqu’à devenir formateur d’équipes de
sauvetage. A la retraite, le couple Blackburn a coupé le lien avec la terre
ferme. « C’est tout un changement.
Il faut se débarrasser de tout le superflu, pour vivre dans un espace si réduit. »
Il me fait entrer dans la cabine. Loin
d’un utilitarisme froid, l’aménagement fait penser à un intérieur anglais, avec
de vrais meubles et des couleurs chaudes. Il y a même une cage avec deux
perruches.
D’où vient le nom du bateau ? « C’est toute une histoire. »
En 1892 un grand yacht à vapeur, le « Romance », est construit dans
les chantiers de Carrickfergus en Irlande. Le grand-père de Bob fait partie de
l’équipe. Un siècle plus tard, c’était devenu une épave à Hamble, près de l’île
natale de Bob. « J’entends dire
qu’il est en train d’être réhabilité. »
En achetant son propre bateau, « qui avait un nom cucul »,
Bob décide de le rebaptiser. Plus encore, il montre une des assiettes creuses
appartenant au service frappé du nom du yacht et que son grand-père s’était procurées.
Ainsi, tout en s’échappant à la routine
d’une vie à terre, Bob Blackburn ne tourne pas le dos à l’histoire de sa famille,
en emportant sur son bateau ce rappel de son aïeul.
L’Union
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