Même par temps couvert, quand les couleurs de la
grande rosace de la cathédrale doivent compter sur leur propre chaleur sans
l’aide du soleil, que c’est agréable de s’installer le dimanche après-midi pour
une heure de musique d’orgue !
Lionel Avot, devenu organiste seulement
à 23 ans – « je faisais des études
de commerce à l’époque, puis c’était le coup de foudre », nous
explique-t-il – a programmé subtilement son récital. Il passe sans pause de
Jehan Alain à une cantate de Bach – « ils
ont les mêmes notes » - jetant un nouvel éclairage sur les deux. Il
termine la première partie par « Apparition de l’église éternelle »
de Messiaen, au ton comminatoire, comme pour rappeler à l’ordre ces dévoyés
mélomanes assis le dos à l’autel, et finit par « Aie pitié de moi
Seigneur » de Bach jouée en bis, menée rondement pour nous envoyer
rondement chez nous.
Dans la semaine de la mort du
chorégraphe Merce Cunningham, selon lequel « le
sujet de la danse c’est la danse », il était tentant de supposer que
le sujet de la musique serait la musique, c'est-à-dire les sons en tant que
tels, faisant abstraction de sens, d’histoire, de fonction liturgique. Porté par
les sons créés par Avot, l’auditeur ne chercherait aucune signification à ce qui
le fait vibrer.
Miracle : le soleil s’est
débrouillé pour venir à son rendez-vous avec le côté gauche du vitrail, rendant
l’expérience musicale encore plus agréable.
L’Union
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