06/08/2009

Concert d’orgue : le sujet de la musique


Même par temps couvert, quand les couleurs de la grande rosace de la cathédrale doivent compter sur leur propre chaleur sans l’aide du soleil, que c’est agréable de s’installer le dimanche après-midi pour une heure de musique d’orgue !
Lionel Avot, devenu organiste seulement à 23 ans – « je faisais des études de commerce à l’époque, puis c’était le coup de foudre », nous explique-t-il – a programmé subtilement son récital. Il passe sans pause de Jehan Alain à une cantate de Bach – « ils ont les mêmes notes » - jetant un nouvel éclairage sur les deux. Il termine la première partie par « Apparition de l’église éternelle » de Messiaen, au ton comminatoire, comme pour rappeler à l’ordre ces dévoyés mélomanes assis le dos à l’autel, et finit par « Aie pitié de moi Seigneur » de Bach jouée en bis, menée rondement pour nous envoyer rondement chez nous.
Dans la semaine de la mort du chorégraphe Merce Cunningham, selon lequel « le sujet de la danse c’est la danse », il était tentant de supposer que le sujet de la musique serait la musique, c'est-à-dire les sons en tant que tels, faisant abstraction de sens, d’histoire, de fonction liturgique. Porté par les sons créés par Avot, l’auditeur ne chercherait aucune signification à ce qui le fait vibrer.
Miracle : le soleil s’est débrouillé pour venir à son rendez-vous avec le côté gauche du vitrail, rendant l’expérience musicale encore plus agréable.
L’Union

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