Demain, Journée mondiale de lutte contre le
Sida, deux intervenants animeront des séances de sensibilisation et de
témoignage au lycée Gérard de Nerval.
Daniel Mariette travaille dans le vaste complexe de l’hôpital Cochin à
Paris, et nous parlons dans le cloître. Il a découvert sa séropositivité il y a
six ans. « Mais la maladie restait
virtuelle, c’est le début du traitement il y a deux ans qui m’a porté le vrai
coup. » Il est actuellement en phase d’adaptation à de nouveaux
médicaments, toujours une période lourde. Comment fait-il pour rester si souriant ?
« La vie continue. » C’est
banal, mais aussi une déclaration d’amour à cette vie. « Je souffre, mais il en faut beaucoup pour que j’y cède. Je
travaille. » Né à Toulouse, il est monté travailler à Paris il y a une
vingtaine d’années. Actuellement reconnu handicapé, il est passé d’une activité
d’aide-soignant à un service administratif.
Il est déjà intervenu à Nerval en 2008. « Cela m’a rassuré, de voir que je pouvais parler sans problème
devant ces jeunes. » Il répondra aux questions sur la maladie, la
prévention, lui-même, la situation des gays.
Retrouvée à Arc-en-Ciel, centre parisien d’accueil pour les
séropositifs, Grethe Gravesen est membre aussi de l’association soissonnaise
Soutiens-sida. Nous sommes constamment interrompus, car tous ceux qui passent
la connaissent, et elle les connaît tous. Danoise vivant
depuis longtemps à Paris, elle fait partie d’une équipe de bénévoles à l’hôpital.
Depuis sa retraite d’un jardin d’enfants, elle part chaque année au Cambodge, aider
dans un orphelinat et accompagner des malades (« qui y meurent encore nombreux du Sida »). Après sa
première visite, sans connaître personne – elle savait seulement combien elle
devait payer le taxi de l’aéroport au centre ville - elle a fait sa place, et
elle est attendue avec impatience janvier prochain.
D’où vient son
engagement ? A l’origine, Grethe a été émue par le secret qui enveloppait
le Sida, et l’orientation sexuelle de beaucoup de ceux qui en souffraient. En
1996, deux amis venaient de mourir, chacun sans le soutien de sa famille. «Je n’ai pas supporté qu’ils aient dû
cacher non seulement ce qu’ils avaient, mais aussi ce qu’ils étaient.»
Grethe parlera aux élèves de la
prévention du Sida, de ses aventures cambodgiennes. Quand compte-elle
s’arrêter ? « Quand je ne
pourrai plus monter derrière sur une moto à Pnom Penh ! »
L’Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires seront vus avant d'être affichés.