09/03/2010

L’Arsenal sent le soufre


Seigneur Belzébuth nous avait déjà reçus au Mail il y a trois ans, en ouverture diabolique de « Voies off ». Cette fois c’est la salle de l’Arsenal qui sentait le soufre. Parker et Janowsky, pianiste et chanteur, y ont inauguré le Printemps des conteurs dans l’Aisne. Comme en 2007, Yanowsky, long comme un escabeau sur lequel il grimperait pour mieux dominer la salle, met un haut de forme, sourit, ouvre la bouche et hurle. C’est l’acolyte de Satan. Un comique qui glace le sang, voilà une combinaison inhabituelle.
La spécialité du duo : la candeur qui vire à l’intimidation, le sourire qui se transforme en rictus. Yanowsky déploie assez de gestes élaborés et extravagants, de grimaces et de tons de voix pour faire trois spectacles. Parker, avec autant de générosité, joue le piano comme un coureur automobile de Formule 1 aux commandes de sa Maserati.
Pour ce duo, les convenances deviennent des boîtes à conserves à envoyer le plus loin possible d’un coup de pied élégant. Parker et Yanowsky bousculent sans merci le public. Mais leur performance conquiert par la tenue des textes, l’accompagnement obsédant, le jeu qui brille comme un diamant taillé et poli.
Dans leur loge après le spectacle, ils se révèlent aimables, doux, naturels. La musique ? Tout est de Parker. Les textes effervescents et denses ? Tous de Yanowsky. Le spectacle est terminé, mais à la vue d’un appareil photo ils reprennent instamment un air entre loufoquerie et menace. Reviendront-ils à Soissons ? « Si nous sommes invités. » A bon entendeur salut !
L’Union




Même dans leur loge, Parker et Yanowsky reprennent leurs personnages pour la photo.

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