Seigneur Belzébuth nous avait déjà reçus au Mail il y a trois ans, en
ouverture diabolique de « Voies off ». Cette fois c’est la salle de
l’Arsenal qui sentait le soufre. Parker et Janowsky, pianiste et chanteur, y ont
inauguré le Printemps des conteurs dans l’Aisne. Comme en 2007, Yanowsky, long
comme un escabeau sur lequel il grimperait pour mieux dominer la salle, met un
haut de forme, sourit, ouvre la bouche et hurle. C’est l’acolyte de Satan. Un
comique qui glace le sang, voilà une combinaison inhabituelle.
La spécialité du duo : la candeur qui vire à l’intimidation, le
sourire qui se transforme en rictus. Yanowsky déploie assez de gestes élaborés
et extravagants, de grimaces et de tons de voix pour faire trois spectacles.
Parker, avec autant de générosité, joue le piano comme un coureur automobile de
Formule 1 aux commandes de sa Maserati.
Pour ce duo, les convenances deviennent des boîtes à conserves à
envoyer le plus loin possible d’un coup de pied élégant. Parker et Yanowsky bousculent
sans merci le public. Mais leur performance conquiert par la tenue des textes,
l’accompagnement obsédant, le jeu qui brille comme un diamant taillé et poli.
Dans leur loge après le spectacle, ils se révèlent aimables, doux, naturels.
La musique ? Tout est de Parker. Les textes effervescents et denses ?
Tous de Yanowsky. Le spectacle est terminé, mais à la vue d’un appareil photo
ils reprennent instamment un air entre loufoquerie et menace. Reviendront-ils à
Soissons ? « Si nous sommes
invités. » A bon entendeur salut !
L’Union
Même dans leur loge, Parker et Yanowsky reprennent leurs personnages pour
la photo.
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