Devant deux volets d'un autoportrait |
Un des bâtiments du lycée Léonard-da-Vinci, blocs
éparpillés sur les espaces aérés du campus, contient une galerie d’art, carrée,
blanche, admirablement neutre.
En dehors de l’exposition organisée
chaque année par le Conseil régional, le proviseur Guy Meitinger y accueille
d’autres artistes. Il insiste sur la place importante des arts dans ce lycée
général, technologique et professionnel.
Ancien professeur de sculpture aux Beaux
arts de Paris, Francis Bérezné est passé longuement par des institutions
psychiatriques. Cette exposition montre des œuvres peintes depuis sa sortie il
y a vingt ans. « Je ne suis plus fou » dit-il simplement.
Entre deux tableaux où de petits
bonhommes s’agitent dans tous les sens à l’autoportrait en triptyque de 2010, où
il pose dans une robe « de nombreuses couleurs » comme celui de
Joseph, on mesure le chemin parcouru pour sortir du chaos. Impossible de ne pas
évoquer Bacon, sans la cruauté ni le sang, mais avec la même intention de rompre
la lisse façade des visages, révéler le trouble, le frémissement, les élans qui
nous habitent.
Francis Bérezné s’entend bien avec les
couleurs, par lesquelles il illumine des sujets parfois difficiles d’accès.
Il admet que les galeristes commerciaux n’aiment pas qu’il
change de direction si souvent. Du travail « nomade » il
appelle ces constants départs vers du nouveau.
L’Union
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