Didier Porte : l’assassin au sourire affable

Didier Porte prend le temps de choisir sa prochaine victime.

Bizarrement, alors qu’à l’intérieur du Mail c’est la dernière de « Didier Porte aime les gens », les affiches dehors, aux allures de poster nord-coréen, annoncent son prochain spectacle pour Avignon, « Didier Porte fait rire les masses ». De l’humour décalé ?

Avant de montrer combien il aime les individus, l’humoriste lâche une bordée contre les fonctionnaires, d’abord dans la salle puis dans le monde, élargit le tir pour inclure d’autres catégories, et les religions, jusqu’à envoyer promener toute la race humaine. Il se tourne ensuite, avec une fausse gentillesse cinglante, vers ceux qui détiennent le pouvoir, et les célébrités qui les soutiennent.

La salle est immédiatement complice, rit et applaudit comme à une réunion politique. De toute évidence, ceux que risquaient de heurter ses idées passent leur soirée ailleurs.

Son ironie est féroce, parfois atroce. Il est sans doute superflu de citer les victimes des coups de dague, toujours portés avec un sourire affable. Il pointe leurs extravagances, incompétences, contradictions et bassesses. Il ne s’occupe pas que des politiques, conseillant son public de « ne pas rater le dernier film de Claude Lelouch, il s’en est chargé tout seul ».

L’Union