Hervé Antoine expose les fondements du jazz et des blues. |
Les blues seraient l’expression de la culture africaine face aux épreuves de l’esclavage en Amérique, et de l’oppression qui lui a succédé. Mais plutôt que par la dépression, ils réagissent par une résignation narquoise, que porte « une pulsation ». Le boogie répond au désir d’avoir une musique pour danser, à côté des blues déchirants. La main gauche y est soumise à de tels excès de vitesse que, selon Antoine Hervé, « les pharmaciens adorent le boogie ».
Un clavier projeté en bandeau en haut de la scène donnait une vue parfaite de ses doigts réussissant des miracles d’agilité, ou traînant avec délice sur quelques notes pour illustrer ses propos.
Le mot « conférence » convient au sérieux des enseignements sur les fondements du jazz et du blues, mais ne correspond guère à l’humour anecdotique avec lequel il les transmet. Sa parole comme sa musique sont touchées par la même grâce, montrent la même créativité, la même malice et la même causticité. En fait, toute la soirée est du jazz.
Il a fini par un bis, une composition sensible, joyeuse, claire et complexe à la fois, qui a laissé le public comblé. Il revient le 6 mars pour traiter de Thelonious Monk. Il serait absurde de rater une telle occasion d’éblouissement.
L'Union
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