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R.est né à des parents allemands en Namibie, désormais partie de l’Afrique du Sud, Après une école allemande à Johannesburg et des études d’électrotechnique en faculté, il est devenu programmateur en logistique.
Une vie rangée, soudain interrompue : il quitte son travail, et s’envole pour Francfort. Le 4 juin dernier, il part de l’aéroport à pied. Destination : Paris. Lors de notre rencontre, il est à mi-chemin entre le camping de Ciry-Salsogne et un autre qu’il espère trouver à Villers-Hélon.
C’est un défi, ce long trajet solitaire ? « Non, je marche, c’est tout. » Lui arrive-t-il de regretter le projet ? « Tout le temps, quand je suis fatigué, ou il pleut ! » Qu’est-ce qu’il aime alors ? « Etre en mouvement, marcher. » Parfois il prend un jour de repos. « Mais je m’ennuie, j’ai envie de repartir. » La solitude lui pèse-t-elle ? « Ah non ! Je veux cela. J’évite les contacts. » Je lui indique une anomalie : il m’a accueilli amicalement, répond aux questions sans réticence. « Cela me suffira pour une semaine et demi. Si quelqu’un d’autre demande une interview, je dis « C’est déjà fait, merci. » Tiens, il accorde l’exclusivité de ses propos à notre journal !
Nous parlons de lectures. « J’ai deux livres, un roman de Léon Feuchtwanger et – vous allez aimez ceci – « Sur la route » de Kerouac. » R. a la nouvelle édition, qui reproduit le texte du manuscrit original en rouleau.
Pourquoi Paris ? « Il fallait bien un but. » Après ? « Bonne question. Chercher du travail, peut-être en Allemagne. » Il aime notre région, tous ses petits villages, tel Septmonts en face avec ses deux flèches, église et donjon. « Je déteste le tourisme des cases à cocher : tour Eiffel, Louvre… »
Je propose de l’amener au prochain camping. « Non, je ne fais jamais ça. Je marche. » R.a le don de répondre pleinement, mais sans broder sur ses réponses. Il a dit ce qu’il avait à dire. Puis il remonte ses 17 kilos de sac à dos, et reprend la route, dans le plaisir d’aller de l’avant, en mouvement, seul.
L'Union
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