09/12/2013

Chercher la fêlure

Ludovic Duponchelle reproduit la pose du
mannequin plongé dans un livre jusqu’à la taille.
Au premier regard, l’exposition de Ludovic Duponchelle est étincelante, lisse, avec un air pop’art. Il y a de l’or, de l’argent, du rouge rutilant. Des diamants brillent sur les toiles, alternant avec des morceaux de mannequin argentés, mains, buste, tête. La seule étrangeté serait le titre de l’exposition : « Diamond fealure ». Mot abscons de diamantier, ou faute d’orthographe ? « Non » répond l’artiste « c’est un néologisme anglais de mon crû. » Il s’agirait de laisser entendre le mot « fêlure » sans le confirmer.
    En effet, un regard plus attentif révèle que rien n’est lisse. Les diamants sont fracturés, comme par une faille. Les facettes se scindent. Un brillant en plans dorés trône sur un fond plus sombre… fait de petites têtes de mort. Un autre saigne. Une élégante silhouette de femme est faite de fer barbelé. Une paire de mains porte des menottes. Voilà le double thème de l’exposition : les fêlures au cœur de l’apparente perfection, et la liberté entravée.
    Ludovic Duponchelle, né en Baie de Somme, habite Compiègne où, en tant que comédien et metteur en scène, il a été coordonnateur artistique des « Francas », avant de se tourner vers l’art. « Je voulais me trouver intérieurement. » Il expose depuis treize ans. « J’aime voir le côté faille, sombre de la personne, pour mieux la connaître au bout, en coulisse. »
    Sa première exposition au Mail permet en effet de passer derrière le brillant spectacle et découvrir les plaies qui s’exhibent dans les coulisses.
L'Union

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