Interrompre le vide

En avril dernier Anne Saddavong avait rempli la galerie du Mail de sculptures et suspensions métalliques, preuve de l’effort physique de pliage, soudage, estampage qu’elle consentait pour donner forme à ses conceptions.
 
  Pour sa nouvelle exposition au théâtre Saint-Médard, elle a préféré, à cette profusion en trois dimensions, sept grands tableaux en acrylique. Des éléments colorés - « en bleu et orange seulement » indique l’artiste – s’affichent sur fond blanc.
    Anne Saddavong paraît tellement investi dans ce qu’elle peint qu’elle a peu à dire au sujet. Quel est le thème de cette série de toiles ? « Le vide », c’est tout ce qu’elle en dit.
    En effet, il suffit d’avoir un regard soutenu pour s’apercevoir que les parties de couleur ne sont que des interruptions précises, élégantes, dépouillées, du vide blanc qui les entoure. Elle sont faites au couteau, ce qui explique les traits incisifs.
    Une seule œuvre de métal gris découpé sur un fond rouge rappelle son travail d’avant. Elle explique : « J’aime parce que le gris va avec le mur gris. » Un artiste peut avoir des raisonnements étonnamment simples pour expliquer ses choix artistiques.
L'Union