26/08/2014

Orgues d’été : troisième et dernier concert

Jean-Philippe Merckaert avant son concert.
« Mettre en valeur les différentes couleurs de l’instrument » : pour Vincent Dupont, président des Amis des orgues de Soissons, c’est le sens du concert de Jean-Philippe Merckaert à la cathédrale. Le jeune organiste admet avoir adapté son programme à l’orgue néo-classique, en choisissant Franck, Vierne, Jongen et Dupré. « J’ai joué pour un office ici il y a dix ans, en faisant un remplacement, sinon c’est ma première fois. L’instrument est admirable et l’acoustique magnifique. »
    Originaire de Mons en Belgique, Jean-Philippe Merckaert a naturellement inclus deux compositeurs belges : « Franck et Jongen, tous deux de Liège. ».     Il vit au Japon avec son épouse japonaise, organiste comme lui, et ils passent l’été en Europe. Il a été accompagné à Soissons par Jean Defrêche, son premier professeur au conservatoire de Mons, qui a même accepté de monter à la tribune d’orgue et tourner les pages pour son élève. Une amie est venue aussi pour aider avec les registres, surtout dans la « Symphonie-Passion » de Dupré, « particulièrement ardue » expliquait-elle.
Avec son premier professeur
montois, Jean Defrêche, après le concert.
    Pour commencer, son interprétation de la « Fantaisie en la majeur » de César Franck était une grande leçon de clarté et de sensibilité, confirmée par la suite. « Cathédrales » de Louis Vierne, évoquant la grandeur de l’architecture gothique, résonnait parfaitement parmi les piliers de pierre de Soissons. Après deux pièces de Joseph Jongen, les quatre mouvements de la symphonie de Marcel Dupré, allant de l’attente du Sauveur jusqu’à la Résurrection, auguraient en fait de l’année liturgique entière qui s’écoulera avant le prochain cycle de concerts d’été.
L'Union

23/08/2014

Le convoi des Lyonnais

Trois grands bateaux à moteur sont amarrés en file indienne à la halte fluviale de Soissons. Sur le dernier flotte un drapeau néerlandais. A l’habituelle question la femme qui écrit à une petite table sur le pont arrière répond « Oui, je parle français. » Sans accent aucun. « Je suis française. » Son mari alors ? « Nous sommes tous deux français, mais le bateau est immatriculé aux Pays-Bas. » Il faut donc le récupérer pour chaque voyage ? « Non, il est à Lyon, où nous habitons. » Son mari la rejoint. « Nous l’avons acheté en Italie. Il fallait changer d’immatriculation, et nous avons choisi les Pays-Bas, pour sa réglementation plus souple. » Il rit. « Notre petit-fils m’a demandé « Pourquoi tu as mis le drapeau à l’envers ? »
    Chantal et Daniel Nervi ont longtemps loué des bateaux, pour explorer la Corse, les Antilles. Enfin ils ont acheté celui-ci « qui était en ruine, et que Daniel a remis en état ». Depuis, ils ont parcouru le Sud de la France. Cette année, avec les amis qui occupent les deux autres bateaux, ils ont décidé de visiter le Nord pour la première fois. Se donnent-ils rendez-vous chaque soir ? « Non, nous voyageons ensemble, en convoi » explique Chantal. « Nous dînons parfois ensemble– hier à Vic j’avais envie de faire la cuisine pour tout le monde – mais nous nous retrouvons toujours pour l’apéritif. »
    A part les averses répétées, le voyage est un succès. Chantal dit son étonnement de trouver tant de cathédrales, en attendant de visiter celle de Soissons.
    Chercheuse en biologie et ingénieur dans l’électromécanique, ils sont à la retraite. Comment se partagent-ils les tâches ? Pour Chantal « lui est maître à bord. » Daniel admet que « quelqu’un sur un bateau doit avoir le dernier mot ». Chantal est alors l’équipage ? « Oui » soupire Daniel « et ça râle parfois. »
    Ils aiment le folklore de la marine. « Le mot « lapin » ne doit jamais être prononcé à bord, souvenir du temps où les lapins embarqués comme nourriture sur les galions rongeaient les cordes, laissant le cargo se déplacer dangereusement. Il faut dire « l’animal aux grands oreilles », ou bien faire comme ça » : Daniel agite deux doigts de chaque côté de sa tête.
    Chantal écrit ses impressions de voyage chaque jour. Une revue de plaisanciers a déjà publié deux de ses articles. Alors, quelles sont les satisfactions de la plaisance ? Le changement constant, la lenteur, les paysages qui passent, que Chantal résume ainsi : « Le plaisir d’avancer. »
L'Union

09/08/2014

Trois hommes pressés

Koen Boxstaens, à gauche, Olivier Ongenae
et Jasper Antonissen à la séance de photo.
Devant la superette, trois jeunes cyclistes, habillés en lycra et casqués, passent tour à tour dans le magasin pour acheter des sandwiches, en veillant sur de superbes vélos dignes du Tour de France. Ils parlent en néerlandais, avec un fort accent flamand.
    Les échanges avec des touristes à Soissons dépassent souvent le strict nécessaire d’un entretien, débouchant sur un tas de sujets. Ils sont en vacances, c’est l’été, ils parlent à quelqu’un du pays, posent eux-mêmes des questions. Ils ont le temps. Rien de tel avec ces cyclistes. Ils sont très aimables, mais très pressés. « Nous devons être à Paris ce soir » explique Koen Boxstaens. Ils acceptent cependant de se raconter entre les courses, et en mangeant.
    « Nous avons quitté Anvers il y a trois jours » poursuit Koen, qui y est prof de sports. Olivier Ongenae est étudiant en commerce, et Jasper Antonissen gère une station de lavage d’autos. « Nous avons fait 450 kilomètres jusqu’ici. » Tant que ça entre Anvers et Soissons ? C’est qu’ils ne roulent pas la tête dans le guidon, inconscients de tout sauf du besoin d’avaler la route. « Nous avons pris les belles routes » rappelle Koen, un peu porte-parole du trio. D’après leur description, ils ont dû donc arriver par la route sinueuse et accidentée à partir de Noyon, mais ne savent pas la définir avec précision.
    Chez eux, ils forment une équipe pour participer à des courses de vélo. Ils ont la relation taquine et complice d’hommes relevant ensemble un défi qui n’implique aucune concurrence entre eux, mais un but partagé : les Champs Elysées à Paris, pour assister à la fin du Tour de France.
    Que verront-ils de Soissons ? « Rien, nous n’avons pas le temps ! » Ils acceptent d’aller jusqu’à la place de l’Hôtel de ville, pour une photo devant les parterres fleuris. Toujours aimables, mais de plus en plus pressés de finir leurs sandwiches, boire une rasade d’eau et prendre la route de Paris.
    La photo prise, ils vont se remettre en selle, quand des passants les abordent, les questionnent, poussent des oh ! et des ah ! en entendant parler d’Anvers. Voilà des visiteurs d’été qui, même taraudés par le temps, auront gardé une bonne impression de Soissons et des Soissonnais. Et ils vont être dans le journal !
L'Union

05/08/2014

Orgues d’été : un Allemand à a cathédrale

L'organiste avec Michel Deharvengt, ancient président
des Amis des orgues, et Jean-Pierre Vincent, secrétaire.
Don Vincent Clavery, curé de la cathédrale, a traité de « providentiel » le fait que « cent ans exactement après le début de a guerre mondiale, ce soit un Allemand qui donne un concert ici. » En effet, Ansgar Wallenhorst est revenu, huit ans après son premier passage, avec un programme adapté aux orgues de Soissons : Bach, Vierne, Liszt et, pour finir, sa propre improvisation sur un thème que lui avait suggéré Vincent Dubois, titulaire des orgues.
    Parmi les richesses du récital, « Feux follets » de Louis Vierne a rempli la cathédrale de sons aussi insaisissables que le phénomène du titre, faisant courir les oreilles du public.
    Parlant d’Ansgar Wallenhorst après le concert, l’organiste soissonnaise Marguerite Ferté n’avait que des compliments, surtout pour son interprétation de la transcription par Bach d’un concerto de Vivaldi « sans les flons-flons », disait-elle. « Quand le maître rencontre l’instrument, voilà le résultat ! »
L'Union

Ansgar Wallenhorst après son concert à la cathédrale.


01/08/2014

Orgues d’été : la suite

Ansgar Wallenhorst en 2006.

Ansgar Wallenhorst, Kantor des orgues et maître de chapelle à Ratingen en Allemagne, viendra donner le second concert d’été, organisé par les Amis des orgues de Soissons. Plutôt, il reviendra, car il a déjà joué sur le célèbre orgue Gonzalez de la cathédrale en juillet 2006. 
    L’organiste adaptera son programme à l’instrument « néo-classique », reconstruit après la guerre, entre orgue de concert et orgue symphonique. Spécialiste de l’improvisation, il jouera aussi une des transcriptions de Vivaldi par J-C Bach, et des œuvres de Liszt et Vierne.
L'Union