Les quatre musiciens avec les « quatre
Evangélistes ».
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Retrouvailles à l’Arsenal, où la musique de
chambre remplit une salle vide de musique depuis Zhu Xiao Mei et ses
« Variations Goldberg » en mars 2008.
Comme une balle que se jetteraient des
enfants dans un cercle, Haydn, dans son quatuor « Lever de soleil »,
fait passer les phrases musicales d’un instrument à l’autre. L’opus 80 de
Mendelssohn, sa dernière œuvre achevée, est plus symphonique, et dans l’opus 10
de Debussy les harmonies deviennent moins convenues.
« Que des chefs d’œuvre ! » avait annoncé Philippe Bernhard, premier violon du
quatuor Modigliani. Ces quatre jeunes hommes ont fondé leur ensemble en 2003,
et a présent il occupe tout leur temps de musiciens. Pourquoi
« Modigliani » ? « Il ne voulait pas suivre les
règles » explique le celliste François Kieffer, et il cite les mots du
peintre qui les inspire : « Ton devoir réel est de sauver ton
rêve. »
Virtuoses qui évitent tout effet de
virtuosité, ils réduisent la musique à l’essentiel de sa beauté, de son émotion.
Ils échangent constamment des regards, pour des questions de phrasé sans doute,
mais qui révèlent la force de l’entente qui fonde leur musicalité commune.
Cette unité se retrouve dans leurs
instruments, qui forment le « quatuor des Evangélistes », faits par
le luthier Vuillaume dans un seul arbre, restés inutilisés pendant des
décennies, puis prêtés au Modigliani par la Swiss Global Artistic Foundation en
2008. L’association des deux quatuors, musiciens et instruments, n’a-t-elle pas
quelque chose du rêve qu’ils s’attachent à sauver ?
L’Union
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