Christian et Arlette avec Maya "la reine du camping". |
Au
milieu de cette population tout juste arrivée ou déjà sur le départ, Arlette et
Christian Duhennois représentent la durée. Pendant un mois, et depuis cinq ans,
ils s’installent sous les arbres, saluant et parlant avec tout le monde,
traversant la barrière des langues comme si elle n’était pas plus épaisse que les
petites haies autour des emplacements. Ils ont déjà été présentés ici (voir Christian et Arlette Duhennois incarnent l'esprit voyageur du 01/09/06),
mais valent bien une mise à jour pour leur fidélité à leur « seconde
ville », la première étant Tergnier.
Arlette
reste aussi expansive, Christian aussi accueillant, même si son insuffisance
respiratoire l’oblige maintenant de porter une bouteille d’oxygène. Cette
année, ils ont campé d’abord en Bretagne, près d’une petite-fille, et se
trouvent à Soissons pour juillet, alors qu’ils ont l’habitude de venir en août.
« Nous aurions ainsi les longues
soirées claires » explique Arlette.
Nos
rencontres commencent toujours de la même façon. J’arrive, Arlette disparaît, et
revient cinq minutes après avec un bon café. La conversation s’engage, et je me
sens un peu spectateur d’un match de tennis, tournant la tête de l’un à
l’autre, car ils interviennent ensemble, non pas pour priver l’autre de la
parole, mais parce qu’ils ont tant à dire.
Il
y a leur enfance pendant la guerre – Arlette était remontée après un nuit dans
une cave et n’a trouvé que des ruines tout autour – leur rencontre au bal des
Mimosas organisé par les cheminots de Tergnier, leur travail comme
métallurgiste-chaudronnier et responsable d’un Prisunic et, surtout, cette
joyeux second métier au cinéma Vox dans les années 60, quand Christian était
opérateur et Arlette caissière. « C’était
un bon moment dans notre vie. » Leurs épreuves comme leurs réussites
ont fait d’eux des gens généreux, enjoués, ouverts au monde.
Ne
se déplaçant que d’une cinquantaine de kilomètres, Arlette et Christian
incarnent cependant l’esprit des vrais voyageurs, pour lesquels ce qui compte
est d’aller ailleurs, où que ce soit, puis d’y être curieux de tout et de
chacun.
L’Union
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