29/04/2010

Qui doit diriger le Café philo ?


La réunion mensuelle du Café philo a été dirigée par Jean-Hugues Lenoir. Comment cela, « dirigée » ? A quel titre ? Parce ce qu’il est le plus fort, le plus sage, parce qu’il en a envie ? D’autres se sentent-ils capables de prendre sa place ? Cet examen de la question « Qui doit diriger ? » aurait fait changer d’avis ceux qui prétendent que la philosophie flotte au-dessus des préoccupations de tous les jours.
L'exercice du pouvoir au Café-philo.
Le pouvoir politique, la dérive qui fait du pouvoir une domination, l’anarchie comme antidote, la démocratie et l’aristocratie : les participants ont exposé différents aspects de la question, sans viser à trouver une seule réponse. En effet, la philosophie correspond au plaisir de chercher la vérité, tout comme un couple de danseurs prend son pied à danser, pas simplement à arriver à un endroit particulier de la piste.
Un vibrant avertissement à été lancé contre la manie de tout évaluer en cochant des cases. Les dirigeants d’entreprise comme de la société tenteraient ainsi de gommer la singularité : on demande au personnel, comme au peuple, non plus d’« être » mais de « faire ».
L’Union

De la vengeance au pardon : « La tempête » à Beauregard

La compagnie Nomades occupe le théâtre de la Ferme à Beauregard sous les termes d’une convention avec la Fédération des œuvres laïque (FOL) qui gère tout le domaine. C’est un lieu de travail et de création, plutôt que de représentation, et le public n’y vient pas retrouver les dorures et fauteuils d’un théâtre à l’italienne, mais un jeu et une mise en scène dépouillés et originaux.
Jean-Louis Wacquiez et Jean-Bernard Philippot, fondateurs de Nomades en 1999, y mènent les toutes dernières répétitions du nouveau spectacle, « La tempête » de Shakespeare. La mise en scène mélange comédiens et de grandes marionnettes qu’ils manipulent. Pourquoi cette fascination durable de Wacquiez ? « Quand ma fille est née, un jour j’ai joué avec un nounours. J’ai vu ses yeux, et je me suis rendu compte de la puissance qui s’y trouvait. » Le public accepte tout d’une marionnette, ses lents gestes, ses envols, l’éloquence de ses mouvements. En plus, cela rappelle utilement qu’il ne s’agit pas ici de la réalité, mais de ce que le théâtre en fait.
Le spectacle sera créé à Belleu mais, comme d’habitude, la compagnie partira ensuite jouer à travers la France cette histoire de la mutation d’une terrible vengeance en pardon.
L’Union

Les quatre comédiens avec les marionnettes.

28/04/2010

Le Cercle musical : le plaisir de jouer


La saveur particulière des concerts du Cercle musical vient de ce que les musiciens prennent autant plaisir à jouer que les auditeurs à les écouter. Non pas qu’ils font cela sans sérieux : il y a ce qu’il faut de tension pour donner du coupant à leur interprétation.
Le public est acquis d’avance : une telle complicité ferait penser aux supporters d’un club de foot, ardents à soutenir leur équipe locale.
Le concert de gala au Mail a commencé vigoureusement avec une ouverture de Rossini, et nous a fait sortir du bon pied à la fin avec la Marche militaire de Schubert.
Au cœur du programme, deux défis sont relevés. « Ça fait un moment que nous voulions jouer avec Pascal Ravez » : Philippe da Silva, le chef d’orchestre, explique ainsi le choix du concerto pour flûte en ré majeur, longtemps attribué à Haydn avant de s’avérer être de Hoffman (celui des « Contes »). Le flûtiste professeur au Conservatoire en a donné une lecture lumineuse.
Le faux Haydn est suivi du vrai, avec la symphonie no 103, sur laquelle les musiciens travaillent depuis décembre. Philippe da Silva admet avoir abordé cette œuvre « sans présomption ».
A chaque fois que le Cercle musical se produit, il y a un moment d’étonnement à voir tant de musiciens réunis sur scène, non pas pour un salaire ni par l’ambition, mais pour le plaisir de jouer ensemble.
L’Union

27/04/2010

Un artiste nomade au Lycée Léonard deVinci


Devant deux volets d'un autoportrait

Un des bâtiments du lycée Léonard-da-Vinci, blocs éparpillés sur les espaces aérés du campus, contient une galerie d’art, carrée, blanche, admirablement neutre.
En dehors de l’exposition organisée chaque année par le Conseil régional, le proviseur Guy Meitinger y accueille d’autres artistes. Il insiste sur la place importante des arts dans ce lycée général, technologique et professionnel.
Ancien professeur de sculpture aux Beaux arts de Paris, Francis Bérezné est passé longuement par des institutions psychiatriques. Cette exposition montre des œuvres peintes depuis sa sortie il y a vingt ans. « Je ne suis plus fou » dit-il simplement.
Entre deux tableaux où de petits bonhommes s’agitent dans tous les sens à l’autoportrait en triptyque de 2010, où il pose dans une robe « de nombreuses couleurs » comme celui de Joseph, on mesure le chemin parcouru pour sortir du chaos. Impossible de ne pas évoquer Bacon, sans la cruauté ni le sang, mais avec la même intention de rompre la lisse façade des visages, révéler le trouble, le frémissement, les élans qui nous habitent.
Francis Bérezné s’entend bien avec les couleurs, par lesquelles il illumine des sujets parfois difficiles d’accès.
    Il admet que les galeristes commerciaux n’aiment pas qu’il change de direction si souvent. Du travail « nomade » il appelle ces constants départs vers du nouveau.
L’Union

La musique baroque italienne et flamande à Saint Léger


Le programme du concert donné dans l’abbaye Saint Léger débordait de titres et de noms italiens, flamands et même anglais, plutôt inconnus pour le non-spécialiste de la musique baroque. Mais en fait nous avons écouté deux longues séquences, dans lesquelles les différents morceaux s’enchaînaient, le début du suivant rebondissant sur la fin du précédent. Alors au lieu de devoir applaudir régulièrement – ou d’hésiter, de peur d’intervenir maladroitement entre deux mouvements d’une sonate – nous avons pu laisser s’accumuler l’effet des différentes œuvres.
C’est par un choix et un ordonnancement rigoureux que Jean Tubéry, directeur de l’ensemble La Fenice, a pu composer ce programme en fleuve.
Dans la première partie italienne, la créativité des compositeurs bouillonnait à l’intérieur des cadres formels de l’époque : c’est ce qui donne toute sa tension à la musique baroque.
La seconde partie présentait des œuvres plus champêtres, plus dansantes. C’est Jean-Michel Verneiges de l’Adama qui avait suggéré de faire entendre à Soissons cette musique contemporaine de « L’adoration des bergers » de Rubens à la cathédrale. Allions-nous être nombreux à retourner voir ce tableau célèbre, les échos du concert dans les oreilles ?
L’Union







Les musiciens de La Fénice derrière
Jean Tubéry, sur les marches
descendant à la salle capitulaire.

26/04/2010

Les orgues de la cathédrale : l'écurie de Soissons


Une fois par an, le cas de l’orgue de la cathédrale réunit au presbytère l’assemblée générale de ses « Amis », pour se pencher sur sa situation, les activités et, le gros souci, son entretien.
L’ambiance fait penser à un rassemblement autour d’un magnifique cheval de course mondialement connu, racé, fin, nerveux, mais exigeant les meilleurs soins vétérinaires. Son exercice, son régime, ses engagements sont examinés. Il fait sa sortie remarquée chaque dimanche et éblouit régulièrement les turfistes par sa grâce et sa vitesse sous ses trois jockeys titulaires, Vincent Dubois, Isabelle Fontaine et Elodie Raimond. Il fait aussi quelques joyeux galops avec Vincent Dupont, et accueille d’autres cavaliers de passage, toujours conquis.
L’image reflète l’ardeur de l’association à maintenir et mettre en valeur cet instrument Gonzalez, capable de tout, mais hautement vulnérable.
En présence de représentants du diocèse, de la paroisse et de la ville, l’assemblée a entendu le rapport de Jean-Pierre Vincent, et le président Michel Deharvengt a détaillé les projets d’entretien et le programme à venir (voir ci-dessous). Ainsi cet instrument, par son importance patrimoniale et liturgique, continuera à enrichir le renom de Soissons.            L'Union








Le Président Michel Deharvengt detaille la situation des orgues, suivi par Pascal Maës, curé de la paroisse.

23/04/2010

L’Arcade et le désir : se faire page vierge

Nous sommes un petit groupe à monter sur la scène du Mail. Devant nous les fauteuils, même vides, créent une tension. La chorégraphe Rachel Mateis et la comédienne Anne de Rocquigny animeront cet atelier sur « Le corps et la langue du désir ». C’est une des retombées du spectacle de la compagnie l’Arcade à présent en préparation (voir Une imagination commune du 14 avril).
Apprendrons-nous des envolées lyriques, à jouer du Marivaux ? Ce serait peu compatible avec l’approche très physique des acteurs de l’Arcade. Ce travail sur le désir – désirer, être désiré – commence par un long échauffement qui éveille des tendons longtemps au repos. L’objectif n’est pas gymnastique mais, explique la chorégraphe, de créer « une page vierge » disponible pour la scène.
Nous nous aventurons ensuite dans l’improvisation. Aux hommes, aux femmes, elles proposent de montrer notre masculinité, notre féminité, en grossissant le trait. Oser se montrer, s’exhiber, révéler une parcelle de sa vérité : le trac s’annonce. Mais le théâtre nous protège car nous « jouons », c’est tout.
Une hilarité tonique s’ajoute au trac. La confiance grandissant, chacun se pousse aux extrêmes. Vers quels avatars me suis-je dirigé ? Un chasseur pieux mais lubrique dans la forêt médiévale, le barman amoureux de son ancienne copine devenue pute, un personnage enfermé dans un tableau et libéré – c’est normal – par un baiser.
Le réel impact d’une telle expérience se mesure le lendemain, par ce léger déplacement de mon regard sur le monde, sur moi-même.
L’Union







L’hilarité pointe : Anne de Rocquigny, entourée de Dominique, de Jean-Louis et de Sophie-Isabelle, dans le foyer des artistes du Mail.

18/04/2010

Le cirque magique


Pour accueillir le public du Festival du cinéma de jeunesse sur le thème du cirque, une immense maquette animée a été montée au rez-de-chaussée du Mail. Daniel Jet de Laon a construit un cirque, avec son chapiteau rempli de spectateurs, de cavalières qui tournent et d’un trapéziste qui vole, sa ménagerie où une girafe broute un ballot de paille, ses caravanes et tout le reste. Il ferait presque penser qu’un vrai cirque, grandeur nature, a été miniaturisé par quelque magie, et qu’après le festival il reprendra sa taille normale, pour repartir sur les routes de France et de Navarre.
L’Union

14/04/2010

L’engagement d’un coiffeur pour les malades


Les effets de la maladie sur l’aspect d’un malade peuvent être aussi difficiles à supporter que le mal lui-même. Il doit subit le regard de son entourage. Les dégâts causés par une chimiothérapie sont particulièrement lourds alors que, ironiquement, ils font partie du traitement, non pas de la maladie. Les cheveux de femme sont rarement un élément neutre pour elle, et leur perte soudaine peut être insoutenable. Elle peut se sentir monstrueuse, dénudée, objet de pitié et, elle le craint, de ridicule.
Sans être coiffeur lui-même, David Montigny travaillait dans un salon de coiffure, ouvert avec son compagnon Samuel Coleto en 2008, lorsqu’il a appris l’expérience d’une cliente. « Elle avait commencé à perdre ses cheveux. Elle s’est trouvée chez un coiffeur à Reims où, devant les clients, on lui a rasé la tête et fait essayer des perruques. »
Peu de temps après, une amie s'est trouvée face au même dilemme. David Montigny est allé chez elle et, dans sa salle de bains, lui a rasé la tête. « C'était d'une telle intimité », dit-il pour expliquer l'impact de ce moment sur lui.
Il s'est rendu compte du besoin d'un lieu discret, accueillant, où, non seulement les perruques seraient essayées et retouchées, mais la personne serait aussi écoutée dans son trouble. « L'amie ne parlait qu'à nous, à personne d'autre. »
En février de cette année, à côté du salon, déjà retiré dans sa cour intérieure, ils ont ouvert un lieu d'accueil, calme et sobre. Quelques perruques y sont exposées. L'amie dont ils se sont occupés n'en aura pas profité : elle est décédée en janvier.
David Montigny insiste sur le sérieux de son engagement : « Je prends le temps, parfois une heure, pour écouter longuement. » Il a suivi des formations, établi une charte pour fixer les engagements du salon. Et les effets sur lui ? « Moi, j'ai besoin de Samuel après une séance, car tout, tout est négatif, et il faut porter tout ce qui est confié. » Il a appris, comme un thérapeute, à garder la distance qui le protégera et qui n'atteindra pas l'indépendance du client.
Comment faire connaître ce service ? « Les associations comme Avec, Jalmalv, les infirmières d'annonce et autres peuvent orienter les patients et usagers. Le bouche-à-oreille est la meilleure publicité. »
David Montigny a lui-même le crâne rasé. Curieux pour quelqu’un dans le monde de la coiffure ? « Je n’avais pas le choix. » Seule différence : ce qui est considéré comme une difformité ou excentricité pour une femme est un signe de virilité pour un homme.
L’Union

Une imagination commune

Habituellement, une répétition implique que l’auteur ait déjà écrit sa pièce, que les comédiens montent sur scène le texte à la main, et que le metteur en scène leur dise comment parler et où se mettre. Cependant, la répétition publique de « La femme objet du désir », futur spectacle de la compagnie de l’Arcade, ne correspond nullement à cette image.
« La démarche est inversée » explique le metteur en scène Agnès Renaud. L’idée lui est venue il y a deux ans de regarder de plus près le phénomène du désir dirigé vers la femme, comment il influe sur son comportement, son sort et même sa dignité. Elle a trouvé le québécois Pascal Brullemans, qui aime travailler à partir d’improvisations, laissant émerger la parole et l’intrigue de ce qu’il appelle « une imagination commune ». Présent sur scène, il explique comment certaines improvisations, précisément en se répétant, fondent le travail d’écriture.
La répétition, fruit d’une première semaine de travail et de recherche, commence par un long échauffement, où chacune des six comédiennes improvise des gestes, des mots, suivie par les autres. Pour elles, cette façon de travailler est un luxe inouï, par le temps accordé – le spectacle ne sera présenté qu’en 2011 – et par l’importance attachée à leurs contributions. Agnès Renaud, pendant un échange avec le public, parle d’un « atelier de création ».
L’Union









Anne de Rocquigny, Virginie Deville, Rachel Mateis, Lou Delville, Sophie Torresi, Cécile Sportès s’échauffent pour « La femme objet du désir ».

07/04/2010

Pascale Poutrieux : colorier la douleur

La première impression que donnent les couleurs remplissant la salle d’exposition du Mail est qu’elles vont déborder, remonter les marches devant la salle et envahir la réception. Qui a pu exécuter ces grands tableaux aux traits nets et aux couleurs explosives ? Un enfant qui aurait eu accès à d’énormes feuilles et à des seaux de peinture ?
    Ce premier effet est tonique. Mais un second regard attentif révèle un monde plus trouble. Derrière la surface franche, presque violente, l’artiste interroge ostensiblement la souffrance, le désemparement. Ses sujets en font le tour, en cherchant une résolution. Elle met tout dans ses tableaux comme si elle coloriait des images, mais la matière qui la préoccupe est la douleur.
    Pascale Poutrieux ne cache pas le parcours brouillé, en passant par l’hôpital psychiatrique, qui l’a amenée à la peinture. Non seulement elle affronte les démons mais, en les traduisant en formes et couleurs, met la distance nécessaire pour en faire des tableaux. L’art a-t-il aidé Pascale Poutrieux ? La question est déplacée. Ce qui compte, c’est que son art permet au spectateur d’entrer en contact avec sa vision. Pascale Poutrieux éclaire la salle d’exposition, et à la fin ce n’est pas le séisme coloré qui éblouit un spectateur, mais la perception du monde qu’elle traduit ainsi.
L'Union

La piste aux étoiles au Mail

Christophe Brocheret et Justine Barthélemy,
gracieux, jeunes, athlétiques.
Tout est dans le titre : « Deux pas vers les étoiles » : vaste projet redimensionné à l’échelle humaine.
     La compagnie des Lucioles de Compiègne, venue en voisine, a présenté la pièce. Jean-Rock Gaudreault, son auteur québécois, avait déjà animé un atelier sur le sujet (voir l'Union du 9 février)).
Junior et Cornélia se chamaillent comme deux enfants frôlés par les premiers émois de l’adolescence. Lui veut fuguer pour devenir astronaute, elle propose de l’accompagner.
     La mise en scène de Jérôme Wacquiez fait penser à un ballet, et les deux acteurs, Christophe Brocheret et Justine Barthélemy, pourraient être danseurs, gracieux, jeunes, athlétiques. Il y a des bâtons partout, tombant du ciel, brandis comme des martinets, disposés pour simuler les rails du chemin de fer qu’emprunteront les fugueurs. C’est une curieuse réminiscence du ballet « Oscar » du Guetteur (voir ---- du 28 novembre). Les origines canadiennes de la pièce ont été gommées – le fond de scène montre une énorme carte des…Etats-Unis.
    Auteur averti, Gaudreault sait parler aux adultes qui accompagnent des jeunes destinataires de ses pièces. Apprenant que leurs parents ne disposaient pas de télécommande, Cornélia demande, incrédule, comment ils changeaient de chaîne. « Ils devaient se lever à chaque fois » répond Junior.
Le train ne vient pas, et ils rentreront chez eux. Mais les deux pas ont été faits.
L’Union

05/04/2010

Rencontres théâtrales : le regard du public


Pour finir les trois jours de travail des Rencontres théâtrales (Mettre le théâtre en pratique), l’assurance et la présence croissantes des élèves ont été mises à l’épreuve. Chacun des six groupes est entré en scène, pour rencontrer le regard du public, s’en nourrir et, heureusement, cueillir ses ovations. Ce sont des esquisses qu’ils présentent ; mais Philippe Chatton, s’adressant à la salle, les relie en toute simplicité au passé trois fois millénaire du théâtre.
L’Union

04/04/2010

Mettre le théâtre en pratique


Soissons est parfois choisi pour des réunions juste parce que c’est au milieu du Département : on y monte de Château, on descend de Saint Quentin. Mais les Rencontres départementales scolaires de théâtre sont tenues dans la ville chaque année surtout à cause du fort soutien des « acteurs culturels » de la Ville, de l’Inspection académique et avant tout de Philippe Chatton, chargé de mission théâtre et fervent missionnaire du théâtre.
Plus de quatre-vingts élèves de toute l’Aisne ont travaillé pendant trois jours avec six metteurs en scène, sur le thème, décidément omniprésent cette année à Soissons, de « la famille ».
L’objectif est de « contribuer au développement des pratiques théâtrales ». En ouvrant chaque enfant à ses propres capacités, c’est le contraire de la « Star academy ». Metteur en scène Vincent Dussart est clair : « Vous êtes vus par le public, c’est ça le théâtre. Ne vous cachez pas, utilisez les sensations que vous donne ce regard. Ne jouez pas avec l’ourlet de vos pulls ! »
Des autres metteurs en scène Gilbert Ponte, bien connu depuis « VO en Soissonnais », est venu avec seule l’idée de chœurs antiques, et son groupe improvise à partir de cela. Didier Perrier et Vincent Dussart utilisent un support existant.
Tous les six hommes de théâtre encouragent, rudoient même leurs comédiens. Car derrière l’objectif général, il y a un délai : les trois jours aboutissent à un spectacle, ou plutôt la présentation des travaux de ces Rencontres, mais sur la grande scène du Mail.
L’Union

02/04/2010

Du jour au lendemain


 1° - Embargo sur une découverte historique
Événement anecdotique pour les uns, séisme touristico-archéologique pour d’autres : nous avons décidé de rompre un embargo en révélant l’hypothèse d’experts qui ont examiné des fragments de poterie trouvés pendant le remplacement d’égouts en centre-ville. Les conditions de cette découverte ? « Disons » précisent les Services techniques de la Ville « qu’il a fallu bien se laver les mains après les avoir récupérés. » Mais cela explique sans doute qu’ils soient restés cachés depuis plus de mille ans. Car selon le Centre archéologique ils permettraient de reconstituer le fameux vase de Soissons ! La faute du casseur romain serait ainsi réparée. L’Office de tourisme s’enflamme : « Un demi-million de visiteurs supplémentaires, et nous pourrons enfin satisfaire les nombreux touristes qui demandent chaque année à le voir. Imaginez Athènes sans le Parthénon, Paris sans la tour Eiffel, Venise sans le Grand Canal. Soissons pourra enfin les concurrencer ! »

2° - Le vase est clos
Nous nous en voudrions auprès de nos lecteurs, électrisés par la révélation hier de la redécouverte du Vase de Soissons, de ne pas admettre notre décision de divulguer ces informations, sous embargo jusqu’au 2 avril, la veille, c'est-à-dire le 1er avril. Les archéologues viennent de conclure qu’il s’agit en fait d’un pot à fleurs datant des années 90.

01/04/2010

UFC-Que choisir : du litige personnel à l’engagement


Chantal Guerlot, présidente départementale.
A une époque où les pressions commerciales sur les consommateurs, dans la rue, sur les écrans, dans la presse et même au téléphone, se conjuguent avec les effets de la crise, il n’est pas surprenant que les litiges soient toujours plus nombreux. Notamment, explique Chantal Guerlot, présidente départementale de l’UFC Que Choisir, parlant à l’Assemblée générale, ceux qui concernent l’énergie. Les services publics sont remplacés par des entreprises privées qui font des offres alléchantes, mais qui ne le restent guère au-delà des premières factures.
L’assemblée a permis de faire le bilan des actions, des permanences, des enquêtes, de la formation des militants, en reliant l’action locale et nationale.
Le nombre d’adhérents dans l’Aisne a fait un bond en 2009, et dépasse 300. Qu’est-ce qui amène l’engagement dans la défense des consommateurs ? Presque toujours un litige personnel. « Moi-même » admet Chantal Guerlot « c’était au sujet d’une réparation automobile. Ca n’a jamais été réglé, d’ailleurs, car je me suis lancé dans les activités de l’UFC. »
L’Union